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SOMMAIRE :

L’analyse par variabilité et les autres méthodes d’analyse comptable

Les notions de base de l’analyse par variabilité

Le calcul du seuil de rentabilité

Le compte d’exploitation différentiel

Les limites du modèle de variabilité

 

L’analyse par variabilité et les autres méthodes d’analyse comptable

La comptabilité générale repose, on l’a vu, sur un classement des charges par nature. Ce classement permet de distinguer différents niveaux de résultats et donc de rentabilité (soldes intermédiaires de gestion).

La comptabilité de gestion distingue, dans la méthode des coûts complets, les charges et fonction de leur spécificité à un produit (charges directes) ou de leur globalité (charges indirectes à répartir). Cette méthode permet de connaître la participation de chaque produit au résultat de l’entreprise.

Ces deux premières approches analysent une situation passée. Elles sont malaisées à mettre en œuvre et imprécises lorsqu’on les utilise pour établir des prévisions, par exemple en fonction de différents niveaux d’activité prévisionnels.

 

Les notions de base de l’analyse par variabilité

Ceci nous a conduit à raisonner différemment, et à chercher à relier les charges non plus à une nature ou à un produit, mais à un niveau d’activité. Dans l’analyse de variabilité (appelée également « méthode des coûts partiels »), on classe les charges en deux catégories, en fonction de leur caractère proportionnel ou non à l’activité. On distingue alors les charges variables (CV), qui sont directement proportionnelles au niveau d’activité, et les charges fixes (CF), indépendantes du niveau d’activité, et toujours égales à une valeur globale constante, pour une structure de production donnée.

Ramenées à l’unité vendue, il découle de ces définitions que le coût variable unitaire sera constant, quelle que soit la quantité produite, alors que le coût fixe unitaire décroîtra

On définit, à partir de cette distinction, une nouvelle notion, la marge sur coût variable (MCV ou MCVu, pour une unité de produit), que l’on exprime en francs ou en pourcentage par rapport au chiffe d’affaires(Tmcv), et une nouvelle méthode de calcul du résultat  R :

ou bien

ou

On constate très simplement que pour que R soit égal à 0 (c’est-à-dire que l’entreprise ne gagne ni ne perd d’argent), il faut et il suffit que MCV = CF (la marge sur coûts variables équilibre les coûts fixes). Le niveau d’activité correspondant est appelé seuil de rentabilité.

 

Le calcul du seuil de rentabilité

L’intérêt de la formulation ci-dessus est qu’elle met en relation des éléments simples, connus ou évaluables de façon précise : on peut estimer précisément le coût d’un loyer, d’un salaire, ou d’un élément de fabrication. Le chiffre d’affaires étant, par définition, la mesure de l’activité de l’entreprise, on a dès lors un modèle mathématique qui permet de calculer rapidement quel est le niveau d’activité nécessaire pour que les charges fixes soient exactement compensées par la marge sur coûts variables. En effet, puisque le chiffre d’affaires est le produit d’une quantité vendue (Q) par un prix unitaire (PU), on déduit les deux équations permettant de calculer le seuil de rentabilité en chiffre d’affaires (SRca) et en quantité (SRq) :

ce qui est équivalent à

(En cliqant ICI, vous accédez à une page vous permettant de simuler le calcul d'un seuil de rentabilité et l'établissement d'un compte d'exploitation différentiel. Cliquez sur "Précédent" dans votre navigateur pour revenir)

 

Le compte d’exploitation différentiel

Un autre intérêt de l’analyse des charges par variabilité est de pouvoir, très simplement, établir une prévision de résultat en fonction d’un niveau d’activité donnée. Connaissant en effet le prix de vente unitaire, le taux de marge sur coût variable et le niveau des charges fixes, il est facile de calculer le résultat correspondant à une quantité vendue quelconque. Le compte d’exploitation que l’on construit, en règle générale selon le modèle ci-dessous, s’appelle « compte d’exploitation différentiel »  (CED) :

 

Quantité

Valeur unitaire

Montant

%

Chiffre d’affaires

Hypothèse de Quantité vendue Prix unitaire

CA = Q x PU

100%

Coûts variables

Coût variable unitaire

CV = Q x CVu

100% - Tmcv

Marge sur coût variable

 

CA – CV

Tmcv

Coûts fixes

 

CF : Niveau préalablement déterminé

CF/CA

Résultat

 

R = MCV - CF

R/CA

 

En fonction de différentes hypothèses de quantités vendues, on peut aisément, à l’aide de ce tableau, calculer le niveau du résultat prévisionnel pour chaque hypothèse.

 

Les limites du modèle de variabilité

En théorie, le modèle permet d’évaluer le résultat prévisionnel pour une quantité vendue quelconque, variant de 1 à l’infini.

En fait, c’est une approche peu réaliste. Le niveau de production ne peut être étendu à l’infini. Toute installation de production possède une limite de capacité maximale. Au delà, il faut changer l’installation, donc modifier la répartition entre charges fixes et variables, et surtout modifier le niveau des charges fixes : si l’on suppose par exemple qu’une chaîne de production peut fabriquer 100.000 unités de produits, et que l’on souhaite en produire 130.000, il faut soit doubler la chaîne (donc doubler les coûts fixes qu’elle engendre), soit la remplacer par une nouvelle installation (qui n’aura vraisemblablement pas les mêmes coûts fixes).

L’analyse de variabilité est donc valable uniquement pour une structure de charges fixes données. Si cette structure est modifiée, il faut reprendre l’ensemble des calculs, et s’assurer de la cohérence des nouvelles données par rapport à la réalité.

Une fois cette analyse refaite, le modèle permet par contre de calculer, comme précédemment, le nouveau seuil de rentabilité. Il appartient à la direction de l’entreprise d’utiliser ces résultats pour décider ou non de la modification envisagée.